yan@ottawa.com
Eric.Cano@cern.ch
Récemment, j'ai remplacé mon petit disque dur de 249 Mo par un
disque plus grand. Je voulais transférer mon Linux entier,
LILO
inclus, de l'ancien au nouveau disque. Voici
comment je l'ai fait.
Dans les explications qui suivent, j'utilise
"/dev/hda
" pour désigner mon "ancien" disque,
"/dev/hda1
" désigne mon ancienne partition
Linux. "/dev/hdb
" désigne le nouveau disque, et
"/dev/hdb1
" la nouvelle partition Linux.
Je suppose donc que Linux est sur la première partition du premier disque. Adaptez ceci à votre propre configuration.
Ce document est basé sur mon propre système, qui fait tourner une Red Hat 4.2, et j'ai testé toutes les commandes qui suivent sous cette distribution. Je les ai aussi testées sous une Debian 1.3.1 et une Slackware 3.3, et j'indique quelques différences à prendre en compte si vous utilisez ces distributions.
Si ces commandes ne marchent pas correctement sous votre système, faites le moi - NdT l'auteur, pas le traducteur - savoir, en indiquant la version de Linux que vous utilisez.
Comme les systèmes modernes peuvent accepter quatre périphériques "EIDE" sur le contrôleur de disque dur, vous ne devriez pas avoir de problème pour installer en même temps les deux disques sur votre système, même si vous avez d'autres périphériques EIDE. Les disques durs et les lecteurs de CD-ROM sont des périphériques EIDE typiques. Les lecteurs de disquettes et de bandes sont connectés le plus souvent sur le contrôleur de disquettes plutôt que sur le contrôleur de disque dur.
Les contrôleurs SCSI sont plus souples et peuvent accepter sept périphériques. Si vous êtes assez chanceux (et riche) pour avoir un contrôleur SCSI, vous savez sans doute déjà cela, et vous savez probablement lesquels, parmi vos périphériques, sont SCSI ! Pour plus d'information, voyez le SCSI How-To.
Même les systèmes les plus vieux peuvent accepter deux périphériques sur le contrôleur de disque dur, donc vous pouvez toujours installer deux disques en même temps. Toutefois, si vous avez un autre périphérique installé en plus de votre disque dur, (par exemple, si vous avez un disque dur et un CD-ROM) vous devrez retirer l'autre périphérique pour pouvoir installer le nouveau et l'ancien disque dur en même temps.
Vous devez configurer les disques comme "maître" ou "esclave" en plaçant les cavaliers de façon appropriée. Vous trouverez souvent des informations sur leur configuration sur les disques eux mêmes ; sinon, consultez les manuels ou les fabricants de vos disques.
Vous devez aussi informer le BIOS de la présence des disques et de leur "géométries". En général vous entrez dans le Setup du BIOS en pressant une touche durant le démarrage du système. Voilà la marche à suivre avec quelques BIOS courants :
Touche Suppr pendant l'autotest de démarrage.
Ctrl-Alt-Echap
Touche F10 après que le carré soit apparu dans le coin en haut à droite de l'écran à la mise en route.
Ctrl-Alt-Entrée
Touche Echap pendant l'autotest de démarrage.
Ctrl-Alt-Suppr, puis Ctrl-Alt-Inser quand le curseur est dans le coin en haut à droite de l'écran.
Ctrl-Alt-Echap, ou Ctrl-Alt-S, ou Ctrl-Alt-Entrée
De nombreux autres systèmes ont besoin d'une disquette d'installation ou de référence
(Je - NdT : l'auteur - suis intéressé par des informations sur les autres BIOS pour les inclure dans cette liste.)
Redémarrez le système et loguez-vous root
.
Certains aiment monter les partitions d'autres systèmes
d'exploitation (DOS, Windows, OS/2, etc.) pour
pouvoir les utiliser sous Linux. Ces partitions devraient
être créées et copiées sous leur propre système d'exploitation, et
vous devriez les démonter avant de copier votre partition
Linux. Par exemple, si vous avez une partition montée en
/dos
, vous devez la démonter avec cette commande :
umount /dosNotez que la commande est "
umount
", avec le premier
"n" qui manque par rapport au mot "unmount" - NdT
"démonter" en anglais.
Utilisez la commande :
fdisk /dev/hdbpour partitionner le nouveau disque.
Pour plus d'informations sur le partitionnement, voyez l' Installation How-To et le Partitionning Mini How-To.
Si votre disque a plus de 1024 cylindres, voyez le Large Disk
Mini How-To. En bref, vous devriez installer tous les fichiers
requis pour démarrer Linux dans les 1024 premiers cylindres.
Une façon de s'en assurer est de créer une petite partition (1Mo ou
2Mo) juste pour le répertoire /boot
au début du
disque. (spécificité Slackware : comme le noyau est plutôt
en /vmlinuz
qu'en /boot/vmlinuz
, vous
devez mettre les répertoires /
et /boot
dans cette partition.)
Les partitions pour les systèmes autres que Linux
devraient être créées en utilisant leur propre fdisk
plutôt que celui de Linux.
Utilisez la commande suivante pour formater le nouveau disque :
mkfs.ext2 /dev/hdb1
Pour rechercher les mauvais blocs (défauts physiques) sur le
disque, ajoutez l'option -c
juste avant
"/dev/hdb1
".
(Note : Contrairement à ce qu'indiquent les pages de
manuel, la commande "mkfs -t ext2 /dev/hdb1
" ne
recherche pas les blocs défectueux, sous aucune de la Red
Hat, Debian ou Slackware.)
Créez un répertoire là où vous monterez le nouveau disque, par
exemple /new-disk
, et montez le :
mkdir /new-disk mount -t ext2 /dev/hdb1 /new-disk
Il faut reproduire complètement la structure du disque, liens inclus.
Toutefois, il ne faut pas copier le répertoire
/new-disk
, puisque ça reviendrait à recopier le
nouveau disque sur lui-même !
De plus, il faut copier le répertoire /proc
sur le
nouveau disque, mais pas son contenu : "/proc
" est un
système de fichiers "virtuel" qui ne contient pas de vrais
fichiers, mais plutôt des informations sur les processus qui
tournent sur le système.
Voici quatre façons de copier un vieux disque sur un nouveau. Ça peut prendre du temps, d'autant plus que le disque est gros ou la mémoire peu importante. Vous pouvez vous attendre à copier 10Mo par minute, ou même plus.
Vous pouvez suivre la progression de la copie en utilisant la
commande "df
" depuis un autre terminal. Si vous êtes
aussi bon public que moi, essayez "watch df
" ou
"watch ls -l /new-disk
" pour voir un rapport mis à
jour toutes les deux secondes ; utilisez Ctrl-C pour
arrêter l'affichage. Soyez conscient que la commande
"watch
" va ralentir la copie.
1. cp -ax / /new-disk
Ceci est la méthode la plus simple, mais ne fonctionnera que si
votre système Linux est sur une seule partition. L'option
-a
préserve autant que faire se peut le système
original. L'option -x
restreint cp
à un
seul système de fichiers. Ceci est nécessaire pour éviter de copier
les répertoires /proc
et /new-disk
.
2. cd / && cp -a `/bin/ls -1A | egrep -v "^new-disk$|^proc$"` /newdisk
Ceci va à la racine puis copie tous les fichiers et répertoires
sauf /proc
et /new-disk
. Notez que la
première option après ls est le chiffre "1", et non la lettre "L"
!
Cette commande devrait fonctionner en toutes circonstances.
3. (cd / && tar cpf - . --exclude new-disk --exclude proc) | (cd /new-disk && tar xpf -)
(Ecrire cette commande sur une seule ligne)
Ceci va dans le répertoire racine, "archive" tout sauf
/proc
et /new-disk
, va dans
/new-disk
et "désarchive" tout là. Notez qu'il ne doit
pas y avoir de slash ("/") avant ou après les noms de répertoire
dans les options --exclude
.
(Note : L'option -l
ne marche pas ici,
puisque tar
recréerait les répertoires
/proc
et /new-disk
même s'il ne copie pas
leurs contenus. C'est pourquoi l'option -l
de
tar
n'a pas le même comportement que l'option
-x
de cp
.)
Cette méthode est quelque peu plus lente que les autres.
4. cp -a /bin /boot /dev /etc /home /lib /lost+found /mnt /root /sbin /tmp /usr /var /new-disk
(Ecrire la commande sur une seule ligne)
Le dernier répertoire, /new-disk
, est la
destination pour la commande cp
. Tous les autres
répertoires sont les sources. C'est pourquoi je copie tous les
répertoires listés dans /new-disk
.
Avec cette méthode, vous faites simplement une liste des
répertoires que vous voulez copier. Ici j'ai indiqué tous mes
répertoires à l'exception de /proc
et
/new-disk
. Si vous ne pouvez utiliser aucune des
méthodes pour une raison quelconque, vous pouvez toujours utiliser
cette commande pour spécifier manuellement les répertoires que vous
voulez copier.
Avec cette méthode seulement, s'il y a des fichiers dans le répertoire racine lui-même, vous avez besoin d'une autre commande pour les copier. En particulier, ceci est requis avec les Debian et Slackware, car ces distributions placent des fichiers dans le répertoire racine :
cp -dp /* /.* /new-disk
Après avoir utilisé une méthode parmi les quatre, vous devez
aussi créer le répertoire /proc
sur le nouveau disque
:
mkdir /new-disk/proc
A ce point, vous pouvez, si vous le voulez, vérifier la structure des fichiers sur le nouveau disque :
umount /new-disk fsck.ext2 -f /dev/hdb1 mount -t ext2 /dev/hdb1 /new-disk
Vous pouvez aussi utiliser le script suivant pour comparer les deux disques, et vous assurer que les fichiers ont été copiés correctement.
#!/bin/sh cd / for file in `/bin/ls -1A | egrep -v '^new-disk$|^proc$'` do find $file -xtype f -exec cmp \{\} /new-disk/\{\} \; done
(Spécificité Slackware : une installation de base
n'inclut pas les commandes "cmp
" et
"diff
", alors vous ne pourrez pas lancer ces scripts
si vous avez seulement installé les fichiers de base.)
Ceci compare seulement les fichiers normaux, et non les fichiers
spéciaux associés à des périphériques (dans le répertoire
/dev
, les sockets, etc., car la commande cmp ne
fonctionne pas correctement avec ceux-ci. Je - NdT
l'auteur - serais intéressé par toute suggestion sur le moyen
de vérifier ces fichiers "spéciaux").
/etc/fstab
"Si votre nouveau disque n'a pas les même partitions ou la même
organisation que l'ancien, modifiez le fichier
/etc/fstab
en conséquence. Souvenez vous que ce
fichier se trouve actuellement en
/new-disk/etc/fstab
.
Assurez vous que les partitions de disque dans la première
colonne correspondent à l'organisation que vous aurez sur le
nouveau disque, une fois que l'ancien disque aura été enlevé, et
que vous ne monterez plus qu'une partition en "/
",
comme indiqué dans la seconde colonne.
LILO
pour démarrer le
nouveau disqueC'est le point compliqué. Je suppose que LILO
est
installé sur le bloc principal de démarrage (master boot
record, MBR); ceci semble être la configuration la plus
courante.
Vous voulez installer LILO
sur ce qui est
actuellement le second disque dur. Il est clair que
LILO
ne peut pas être lancé depuis le second
disque dur; toutefois, la documentation de LILO
anticipe le fait que vous vouliez installer
LILO
sur le second disque dur, par exemple si le
premier disque dur doit être enlevé :
LILO ne peut être stocké sur aucun des emplacements suivants : - sur le second disque dur. (A moins que, pour des besoins de sauvegarde, si le premier disque dur va être retiré ou désactivé, ou si un autre lanceur, qui est capable de charger les secteurs de démarrage d'autres disques, est installé.)
Toutefois, la documentation n'explique pas la façon d'installer
LILO
sur le second disque dur si le premier va être
retiré, et j'ai déduit après de nombreux essais qu'il n'est pas
possible d'installer LILO
sur le MBR du second disque
dur et de le faire marcher du premier coup.
A la place, je suggère d'utiliser une disquette de démarrage pour démarrer sur le nouveau disque dur la première fois.
Insérez une disquette vide, formatez la, créez y un système de fichier et montez la :
fdformat /dev/fd0H1440 mkfs.ext2 /dev/fd0 mount -t ext2 /dev/fd0 /mnt
(Debian seulement : La commande "fdformat
"
n'est pas incluse dans l'installation de base chez Debian.
Si vous n'avez pas cette commande, vous pouvez l'ignorer si la
disquette est déjà formatée. Dans ce cas, vous devez rechercher les
secteurs défectueux sur la disquette en ajoutant l'option
"-c
" après la commande "mkfs.ext2
".)
(Debian et Slackware seulement : utilisez la commande
"fdformat /dev/fd0h1440
" avec un "h" minuscule)
copiez tous les fichiers de /boot
sur la disquette
:
cp -dp /boot/* /mnt
(Slackware seulement : Copiez le fichier
/vmlinuz
sur la disquette de boot; utilisez la
commande "cp /vmlinuz /mnt
".)
Créez un nouveau fichier /mnt/lilo.conf
comme suit
:
boot=/dev/fd0 # Installe LILO sur la disquette. map=/mnt/map # Emplacement du fichier de correspondance. install=/mnt/boot.b # Fichier à copier sur le secteur d'amorce. prompt # Faire afficher l'invite "LILO boot:" par LILO. timeout=50 # Lancer le système par défaut après 5 secondes. # (La valeur est en dixièmes de seconde.) image=/mnt/vmlinuz # Emplacement du noyau Linux sur la disquette. label=linux # Etiquette du système Linux. root=/dev/hda1 # Emplacement de la racine sur le nouveau disque # dur. Mettre en accord avec votre système. # Notez que vous devez utiliser le nom du futur # emplacement, une fois que l'ancien disque aura # été retiré.
(Debian seulement : Sur la ligne "image", utilisez le
vrai nom du noyau Linux. Par exemple avec la Debian
1.3.1, utilisez "/mnt/vmlinuz-2.0.29
".)
Installez LILO
sur la disquette de démarrage :
/sbin/lilo -C /mnt/lilo.conf
L'option "-C
" dit à "/sbin/lilo
" quel
fichier utiliser.
Démontez la disquette :
umount /mntet lancez la procédure d'extinction du système.
Après avoir retiré l'ancien disque, n'oubliez pas de modifier les cavaliers de configuration du disque, et l'information du BIOS en rapport avec les changements.
LILO
sur le nouveau disqueRedémarrez le système depuis la disquette que vous venez de
créer. Pour cela, vous devez modifier la séquence de démarrage de
votre BIOS en "A: C:
"
Faites tous les changement nécessaires dans le fichier
/etc/lilo.conf
et lancez /sbin/lilo
pour
installer LILO
sur le nouveau disque. Avec une
Debian, assurez vous que la ligne "boot" indique
"/dev/hda
" plutôt que "/dev/hda1
" ou
quelque chose de similaire si vous voulez installer
LILO
sur le secteur d'amorce du disque dur.
Vous pouvez essayer de redémarrer votre système depuis votre nouveau disque dur pour vérifier que tout marche bien. Si vous avez des problèmes, vous pouvez toujours utiliser la disquette pour démarrer votre système.
Je tiens à remercier tout spécialement le Dr Konrad Hinsen de l'Institut de Biologie structurale de Grenoble, France, qui a gentiment agit comme mon gourou Linux personnel. Merci aussi à Frank Damgaard, Paul Koning, et Josh Rabinowitz, ainsi qu'à Scott Christensen pour avoir attiré mon attention sur quelques particularités de la Slackware.